Table des matières
Intro
Dans notre précédent article, nous avons dévoilé les raisons de notre choix pour un développement interne, ainsi que les différentes composantes techniques clés de notre application.
Poursuivant sur cette lancée, cet article se penche sur le rôle crucial d’un moteur de workflow. Je vais détailler les différents formats de médias que nous recevons, et expliquer comment nous les transformons pour qu’ils soient utilisable par nos experts métiers dans l’application Ytoo.
Il est important de souligner que notre expérience est unique, et que d’autres agences pourraient aborder le workflow, les échanges et les formats de médias de manière différente.
Notre objectif est de partager notre parcours et nos solutions, dans l’espoir qu’elles puissent inspirer et éclairer d’autres professionnels du secteur.
Réception des médias
Voyons comment notre workflow dédié à la traduction, le plus complet de notre arsenal, révolutionne le processus. L’objectif est clair : mettre à la disposition du traducteur, directement dans l’application, tous les médias en version originale. Fini le temps perdu en manipulations manuelles !
Dès le début du workflow, les questions fusent. Comment automatiser la collecte de ces médias, ou au moins être alerté lors de leur dépôt ? Assurer leur cohérence, vérifier leur pertinence dans le package, uniformiser leur nom, déterminer la nature de leur contenu, Le poids des médias varie-t-il d’un épisode à l’autre, de 300 Ko à 500 Go ? Sont-ils toujours en nombre constant ? et comprendre leur nomenclature sont autant de défis à relever.
Cette première étape, non industrialisée côté client, nécessite une analyse approfondie de notre part pour être efficacement intégrée dans notre système. Nos clients déposent les médias originaux sur un service cloud comme Dropbox ou Google Drive, ou sur un serveur privé. En tant que studio, notre rôle est de nous adapter aux choix de nos clients.
Les médias d’un épisode sont généralement regroupés dans une archive compressée ou dans un répertoire dédié. À noter que la structure de ces dossiers peut varier d’une série à l’autre, voire d’un épisode à l’autre.
Chaque épisode comprend de nombreuses images, extraites en haute résolution du média original ou dans un format adapté au web. Le nombre d’images et leur poids peuvent varier considérablement, ce qui ajoute à la complexité du processus.
Dans certains cas, une version haute résolution au format Photoshop (PSD ou PSB) est la seule fournie, nous obligeant à l’exporter dans un format plus léger. Un package peut contenir exclusivement des images, mais il arrive que des fichiers non désirés s’y glissent, comme des arborescences au format .mac qui ne doivent pas être prises en compte.
N’oublions pas la première étape : le téléchargement des packages ! Pour les indépendants sans connexion internet haut débit, le téléchargement peut devenir un véritable casse-tête et une perte de temps conséquente.
Imaginez maintenant une application où tout est à portée de main, sans perte de temps. Ouvrez l’application, choisissez votre série et votre épisode, puis traduisez, relisez, lettrer, et validez votre travail en toute simplicité ! Voilà le potentiel de notre solution innovante.
Le traitement des médias
L’utilisation des médias dans notre application se veut aussi fluide qu’efficace. Nous avons établi des critères précis pour garantir une utilisation optimale des médias et faciliter l’extraction future.
Tout d’abord, le média doit être le plus léger possible, idéalement au format WebP. Nous visons une dimension fixe de 500×16000 pixels, respectant ainsi la limite du format WebP. La nomenclature doit être numérique et la résolution fixée à 72dpi. Ces spécifications visent à optimiser l’expérience utilisateur dans l’application.
Le processus entre la réception du média et son importation dans l’application implique plusieurs étapes clés. C’est pourquoi nous avons introduit le rôle essentiel du “Média Manager“.
Cette personne est chargée de contrôler et mettre à disposition les médias dans le workflow, tout en gérant le suivi des séries dans l’application (ajout d’épisodes, clôture, archivage, etc.).
En moyenne, le Média Manager consacre environ 10 minutes par épisode. Si vous gérez une production de 100 épisodes par semaine, cela représente plus de 16 heures et 40 minutes de travail, soit plus de deux jours complets. Il est donc crucial d’optimiser cette tâche en ayant recours à de l’outillage.
Vous vous demandez peut-être : pourquoi ne pas laisser cette tâche aux traducteurs ?
La réponse est simple : nous préférons que les traducteurs se concentrent sur l’amélioration de leurs traductions, plutôt que sur des tâches techniques.
Le moteur de workflow n8n
Pour gérer efficacement les sollicitations émises depuis le web et les échanges de médias, nous avons opté pour Make, un outil remarquable. Cependant, pour le traitement de nos étapes média, il nous fallait un moteur d’automatisation compatible avec notre réseau interne, en auto-hébergé.
Pourquoi choisir une version auto-hébergée ? La réponse est simple : un produit cloud entraînerait des coûts de transfert pour chaque image ou fichier PSD qui transitera, ce qui serait financièrement insoutenable.
Nous recherchions une solution open-source et 100% gratuite, offrant la possibilité d’une migration vers une plateforme cloud si nécessaire. Un outil capable de se connecter à diverses applications comme Dropbox, Discord, Google, et bien d’autres, tout en permettant l’intégration de développements personnalisés.
Notre choix s’est porté sur N8N et sa version ‘Community Edition’. Ce produit rivalise aisément avec des concurrents comme Zapier ou Make, grâce à sa base croissante de connecteurs applicatifs. Cependant, il requiert des compétences en développement pour exploiter pleinement son potentiel.
Nos instances N8N sont installées sur plusieurs serveurs chez OVH et font partie d’un réseau privé, sécurisé et non accessible depuis Internet, tout en pouvant accéder à des services web pour les besoins spécifiques des workflows.
Nous avons développé plusieurs workflows dédiés au traitement des médias, ainsi qu’à l’archivage et à la purge, optimisant ainsi notre efficacité et notre productivité.
J’espère que cette seconde partie vous aura éclairée un peu plus sur notre digitalisation. J’aborderais dans le prochain article les modules mis à disposition des experts.